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Page:Verhaeren - Poèmes, t1, 1895, 2e éd.djvu/91

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les bords de la route


— Il fait novembre en mon âme —
Et c’est le vent du Nord qui clame
Comme une bête dans mon âme.

Feuilles couleur de lie et de douleur,
Par mes plaines et mes plaines comme il en tombe ;
Feuilles couleur de mes douleurs et de mes pleurs,
Comme il en tombe sur mon cœur !

Avec des loques de nuages,
Sur son pauvre œil d’aveugle
S’est enfoncé, dans l’ouragan qui meugle,
Le vieux soleil aveugle.

— Il fait novembre en mon âme —

Quelques osiers en des mares de limon veule
Et des cormorans d’encre en du brouillard,
Et puis leur cri qui s’entête, leur morne cri
Monotone, vers l’infini !

— Il fait novembre en mon âme —