Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
poèmes

De meurtre et de folie et mes haines têtues
Qu’avec ses dards et ses griffes, elle mordrait.
Et, plus intimement encor, mes anciens râles
Vers des ventres, mufflés de lourdes toisons d’or,
Et mes vices de doigts et de lèvres claustrales
Et mes derniers tressauts de nerfs et de sanglots
Et, plus au fond, le rut même de ma torture,
Et tout enfin ! Ô couronne de ma douleur
Et de ma joie, ô couronne de dictature
Debout sur mes deux yeux ma bouche et mon cerveau,
Ô la couronne en rêve à mon front somnambule,
Hallucine-moi donc de ton absurdité ;
Et sacre-moi ton roi souffrant et ridicule.