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Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/154

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poèmes


Le cadran vieux d’un beffroi noir
Darde son disque au fond du soir,
Contre un ciel d’étoiles rouges.

Des glas de pas sont entendus
Et de grands feux de toits tordus
Échevèlent les capitales.

Ceux qui ne peuvent plus avoir
D’espoir que dans leur désespoir
Sont descendus de leur silence.

Dites, quoi donc s’entend venir
Sur les chemins de l’avenir.
De si tranquillement terrible ?

La haine du monde est dans l’air
Et des poings pour saisir l’éclair
Sont tendus vers les nuées.