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poèmes


Sur de noirs piédestaux voilés, des torses nus,
Les bras coupés, disent qui fut jadis Vénus.

Et par les crins, à l’arrière, traînée.
Saigne la tête atrocement glanée
D’Hérodiade.

Les héros roux, buissons de feux dans les légendes,
Tués ! — sous quel broiement de sphinx ou de gorendes ?

Les nuits avec la nacre et les marbres des soirs ?
En fuite — et quels brusques tombeaux d’Orients noirs.

Où le Persée et les dragons écaillés clair
Et les glaives où fermentait du sang d’éclair ?

Où les lotus des baisers frais, où les losanges
Vers la femme — de fleurs, de chants et de louanges ?