Aller au contenu

Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
les soirs

TOURMENT


Rocs de désespoir immensément tordus
Vers le ciel lourd, voici les consolants hivers
Et la fraîche blancheur et les brouillards pendus
Aux bras, pitié ! pitié ! de vos mélèzes verts ;

Voici le grand silence et la neige du soir.

Voix de granit, combats d’ombre, fiertés de pierre,
Vieux tonnerres figés des époques occultes,
Que le soleil irrite et mord de sa lumière
Et qui savez l’éternité de vos tumultes.

Voici le grand silence et la neige du soir.