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poèmes


Et comme il scande l’heure, au rythme de son râle,
Et comme, en son accent minable et souffreteux,
Et comme, en son écho languissant et boiteux,
Se plaint peureusement la douleur vespérale !

Il est si lent parfois qu’on ne le saisit pas.
Et néanmoins toujours, et sans fatigue, il tinte
L’obscur et frêle adieu de quelque vie éteinte ;
Il dit les pauvres morts et les pauvres trépas :

La mort des fleurs, la mort des insectes, la douce
Mort des ailes et des tiges et des parfums ;
Il dit les vols lointains et clairs qui sont défunts
Et reposent, cassés, dans l’herbe et dans la mousse.