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poèmes, iiie série

Mon cœur nocturne, oh qu’il l’éclaire,
Au tournoiement de son épée auréolaire !
Que j’entende le babil d’argent
Du vent, autour de sa cotte de mailles,
Ses éperons, dans les batailles ;
Le Saint Georges, celui qui luit
Et vient, parmi les cris de mon désir,
Saisir
Mes pauvres bras tendus vers sa vaillance !

Comme un haut cri de foi
Il tient en l’air, sa lance,
Le Saint Georges ;
Il a passé, par mon regard,
Comme une victoire d’or hagard,
Avec, au front, l’éclat du chrême,
Le Saint Georges du devoir
Beau de son cœur et par lui-même.

Sonnez toutes mes voix d’espoir !
Sonnez en moi ; sonnez, sous les rameaux,
En des routes claires et du soleil !
Micas d’argent, soyez la joie, entre les pierres ;