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poèmes, iiie série

CONQUÊTE


Au long du port moiré de soir,
Sèchent des cargaisons de fleurs fanées.
Quelques barques vermillonnées
Y sillonnent le flot couleur d’or noir.

Chaque matin, vers l’autre rive
Où des miroirs de soleil bougent,
Dansent au vent, leurs agrès rouges
Et leur allure exaltative.

On les dirait : fraîches maisons,
Portes et fenêtres ouvertes,
S’en allant, par les vagues vertes,
Faire un voyage aux horizons.