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poèmes, iiie série

Ne s’étaient, un matin,
Définitivement fixées,
Noires et immobilisées,
Telle une croix sur un destin.

Le fossoyeur voyait l’ombre et ses houles
Grandir comme des foules
Et le village et ses closes fenêtres
Se fondre au loin et disparaître.

L’universelle inquiétude
Peuplait de cris la solitude ;
En voiles noirs et bruns,
Le vent passait comme quelqu’un ;
Tout le vague des horizons hostiles
Se précisait en frôlements fébriles
Jusqu’au moment où, les yeux fous,
Jetant sa bêche n’importe où,
Avec les bras multiples de la nuit
En menaces, derrière lui,
Comme un larron, il s’encourut.
Alors,
Le silence se fit, total, par l’étendue,