Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/154

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Et telle bouche avide et grosse

« C’est lui ! » — dont les baisers malsains
Se promènent, parmi des seins

Et des nuques de chair précoce.


Le beau valet, adroitement,

Met sa main preste, entre la lèvre
Et les fleurs de chair, dont il sèvre,

Par un soufflet, le noir amant.


Grand tapage, fiévreux tumulte !

Les dames fuient à cet affront,
On s’interroge, on s’interrompt.

À part, le Roi de trèfle exulte.


Il note chaque coup reçu ;

Et l’assaut vif, comme une étreinte,
Quand le valet attaque en quinte

Son ennemi pourpre et pansu.


Un coupé droit, ardent, lyrique,

Et l’épée âpre et nette atteint

Le torse d’or et de satin