Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Où leur bonté veut s’exalter.


D’un geste fier sont écartés

Robes, jupons, chemise,
Et l’impudeur se solennise ;
Les cloches tintent aux églises ;
La foule luit de tous ses yeux ;
Les trois pucelles rivalisent
De belle humeur et de santé.
Et c’est un cri, mais fol, immense,
Comme un jet d’or et de clarté,

Quand la fête de boire et de manger commence.


Sous un dais clair comme l’été,

Les pucelles droites et nues
Illuminent et déchaînent l’entrain ;
Leur col, leurs épaules, leurs reins
Ne craignent pas les mains charnues.
Elles sont flamandes et le font voir ;
Leur torse est lourd comme un dressoir ;
Leur chair de baisers fous se ravitaille ;
Bâfrer et s’accoler ? — c’est la bonne bataille.

« Aimez-vous donc, les gas et les femelles,