Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À son savoir mal averti

Et qu’à nouveau les fantasques aiguilles
S’emmêlèrent, comme un couple d’anguilles.

Que faire ? on ne sut plus quel maître interroger.


Heureusement que l’horloger

Depuis vingt ans, patiemment, sans violence,
Les yeux fermés, l’oreille au guet,
Étudiait

Le nocturne silence.


Or, il se fit qu’un soir, il lui parut faussé.

Il criaillait, stridait, grinçait comme un ressort
Tordu, alors que tout tapage avait cessé

Et que la lune errait, par les champs morts.


Et l’horloger soudain hèla le gnome

Qu’il hébergeait, toutes les nuits,
Dans une antique horloge en buis.
L’horloge était ouverte et le fantôme
Sorti.
Bien plus. Là-bas, sur la pelouse humide

Se trémoussait