Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/50

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Des plaintes de ta faim.


Oh ! Qu’il naquit dans l’air et la rosée en fête

Le jour élu
Où Jacques d’Artevelde imposa ton salut !
Un mensonge sauveur illumina sa tête :
Dans le dédale obscur et compliqué des droits
Une raison surgit de te donner pour roi
Et nouveau souverain et protecteur utile

Édouard trois, le maître ardent de la grande île.


Et ta cause fut sienne et ton travail reprit.


Alors la joie immense entra dans les esprits.

Avec une fureur trépidante et farouche,
Sans mesure, terriblement, durant des jours,
La foule entière, avec ses bras, ses mains, ses bouches.
Darda vers son sauveur un formidable amour.
Ô quels reflux soudains en ces cerveaux fébriles !
Des flammes de bonheur incendiaient les villes ;
L’allégresse montait comme un embrasement ;
Toutes les tours sonnaient vers les campagnes proches,

Et comme au temps des clairs orgueils, Bruges et Gand