Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/88

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Ses défenses d’acier aux coupoles célèbres

Par grands blocs se fendaient
Et brusquement se confondaient

Avec le sol et les ténèbres.


Pourtant, Loncin maintenait droit encor

Son fort
Dans la fureur volante et rouge des batailles ;
Tous les nôtres savaient
Quel capitaine y commandait
Et de combien sa volonté était

Plus tenace que des murailles.


Leman !

Ton nom n’angoissait point l’empereur allemand.
Il ignorait quelle foudre acharnée
Avait en son feu d’or forgé ta destinée

Pour que ton âme illuminât tout son devoir.


Depuis deux ans, au long des jours, matin et soir,

Prévoyant et l’attaque, et l’orage, et le siège
Et les sifflants obus autour du front de Liège,

Tu travaillais avec tes merveilleux soldats,