Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, II.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XII


Je te vois encore à cheval
Tandis que chantaient les trompettes,
Et ton petit air martial
Chantait aussi quand les trompettes ;

Je te vois toujours en treillis
Comme un long Pierrot de corvée
Très élégant sous le treillis
D’une allure toute trouvée ;

Je te vois autour des canons,
Frêles doigts dompteurs de colosses.
Grêles voix pleines de crés noms,
Bras chétifs vainqueurs de colosses ;

Et je te rêvais une mort
Militaire, sûre et splendide.
Mais Dieu vint qui te fit la mort
Confuse de la typhoïde…