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bonheur

Des forces d’abstinence et de refus
Très glorieuses,
Et des ailes vers les cieux entrevus
Impérieuses.
Ta tête, franche de mets et de vin,
Toute pensée,
Tout intellect, conforme au plan divin,
Haut redressée,
Ta tête est prête à tout enseignement
De la parole
Et, de l’exemple de Jésus clément
Et bénévole.
Et de Jésus terrible, prêt au pleur
Qu’il faut qu’on verse,
À l’affront vil qui poigne, à la douleur
Lente qui perce.
Le monde pour toi seul, le monde affreux
Devient possible,
T’environnant, toi qu’il croit malheureux,
D’oubli paisible.
Même t’ayant d’étonnantes douceurs
Et ces caresses !
Les femmes qui sont parfois d’âpres sœurs,
D’aigres maîtresses,
Et de douloureux compagnons toujours
Ou toujours presque,
Te jaugeant malfringant, aux gestes lourds,
Un peu grotesque,