Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/348

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XII

POUR MORÉAS


Moréas dit que je suis sans talent,
Et F.-A. Cazals que tant on renomme
Dans les endroits où l’on se fait grand homme
Chante ce fait qui me semble étoilant.

Peut-être serais-je trop insolent
En demandant, pour leur plaire enfin, comme
Il faut s’y prendre, à moins d’être un Prudhomme
Bien mis, correct, et bête, et s’en gonflant,

Je ne m’en gonfle pas, je m’en gondole,
Et je m’en vais au vent fou qui m’envole,
Vent fou moi-même et cœur si fou

Dont il ne faut pourtant pas qu’on rigole.
Mais si fier, en dépit de quelque pou
Qui s’en arrange — et lors, je m’en console.