Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
432
invectives


Ô toi, ma femme, ô toi, laisse-moi
T’aimer beaucoup sans surtout trop croire
Que je ne t’aime que pour la gloire.
Non, je t’aime encore pour l’émoi,

Pour ce cher émoi de notre chair
Commune comme un bien qu’on partage,
Alors que nous sommes au lit cher
À notre chair laissée en otage

De notre cœur ô que mutuel,
De notre âme ô combien réciproque,
De notre amour si doux, si cruel,
Que je le crois seul de son époque.