Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/57

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I



Je vis à l’hôpital comme un bénédictin
Des vrais bons temps, faisant mon salut en latin,
Docte, pieux, ça va de soi, mais plutôt, dame !
D’octe : l’on est bénédictin en Notre-Dame
D’abord, après le père Éternel et Jésus,
Ensuite en saint Benoit, conformément aux us ;
Puis, humblement, fils doux et soumis de l’Église,
Mère très tendre, en l’érudition permise.
Mais l’instant attendu survenant, on se prend
Ou plutôt se reprend à ne songer qu’au grand
But, le ciel par Benoît, Jésus et Notre-Dame
Dans le Père Éternel qui, si bon, nous réclame.
Ici, je fais des vers, de la prose, et de tout
Pour toi, chérie, pour toi seule, et fort jusqu’au bout,
J’attends, quand ma journée est faite, ta venue
Et tu viens, puissante et souriant, devenue