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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/105

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louise leclercq


Cette arrière-boutique se composait d’une pièce principale qui servait de chambre à coucher aux époux Leclercq et de salle à manger, et d’un cabinet ne prenant un peu de lumière que par une lucarne percée sur la première pièce. Louise avait son lit dans ce cabinet. Dès le matin la pièce principale perdait l’aspect d’une chambre à coucher, grâce à une alcôve fermée à deux battants par une porte de chêne peinte en blanc, à ferrures d’armoire ancienne. La jeune fille, après avoir fait son lit et celui de ses parents, mettait minutieusement en ordre la pièce où ceux-ci avaient passé la nuit. Comme c’était là qu’elle restait dans la journée, occupée à sa comptabilité et aux travaux d’aiguille de la maison, elle avait l’endroit en prédilection, changeait souvent les rideaux de la fenêtre, laquelle donnait sur la rue transversale à la rue des Dames, frottait la haute glace de dessus la cheminée, ainsi que le globe de la pendule et ceux des flambeaux de composition argentée qui se faisaient pendant à droite et à gauche du Léonidas mourant pour Lacédémone, à cheval sur un cadran signe Lepaute à Paris. La table ronde à rallonges qui servait aux repas de famille, recouverte d’une étoffe rouge et noire, garnissait le milieu de la pièce que meublaient deux fauteuils dans des housses pour les époux Leclercq et six chaises d’acajou à siège de velours épingle violet. Le parquet, soigneusement ciré et frotté tous les trois jours