Corbière sans donner en entier le poème intitulé la Fin, où est toute la mer.
Ô combien de marins, combien de capitaines
Etc. (V. Hugo.)
Eh bien, tous ces marins — matelots, capitaines,
Dans leur grand Océan à jamais engloutis…
Partis insoucieux pour leurs courses lointaines,
Sont morts — absolument comme ils étaient partis.
Allons ! c’est leur métier ; ils sont morts dans leurs bottes !
Leur boujaron, au cœur, tout vifs dans leurs capotes…
— Morts… Merci : la Camarde a pas le pied marin ;
Qu’elle couche avec vous : c’est votre bonne-femme…
— Eux, allons donc : Entiers ! enlevés par la laine !
Ou perdus dans un grain…
Un grain… est-ce la mort, ça ? la basse voilure
Battant à travers l’eau ! — Ça se dit encombrer…
Un coup de mer plombé, puis la haute mâture
Fouettant les flots ras—et ça se dit sombrer.
Sombrer. — Sondez ce mot. Votre mort est bien pâle
Et pas grand’chose à bord, sous la lourde rafale…
Pas grand’chose devant le grand sourire amer
Du matelot qui lutte. — Allons donc, de la place ! —
Vieux fantôme éventé, la Mort change de face :
La mer !…
Noyés ? — Eh ! allons donc ! Les noyés sont d’eau douce.
— Coulés ! corps et biens ! Et, jusqu’au petit mousse,