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mémoires d’un veuf


Si non, éloignez-vous.

Si oui, parlez-moi d’une après-midi de septembre, chaude et triste, épandant sa jaune mélancolie sur l’apathie fauve d’un paysage languissant de maturité. Parmi ce cadre laissez-moi évoquer la marche lente, recueillie, impériale, d’une convalescente qui a cessé d’être jeune depuis très peu d’années. Ses forces à peine revenues lui permettent néanmoins une courte promenade dans le parc : elle a une robe blanche, de grands yeux gris comme le ciel et cernés comme l’horizon, mais immensément pensifs et surchargés de passion intense.

Cependant elle va, la frêle charmeresse, emportant mon faible cœur et ma pensée évidemment complice dans les plis de son long peignoir, à travers l’odeur des fruits mûrs et des fleurs mourantes.