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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/251

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mémoires d’un veuf

tent peut-être et sont dès lors influents. Pourtant c’est amusant, son macabé inconscient dont l’âme est probablement en procès avec le bon Dieu, de chasser de leur maison telles reliques vivantes et intelligentes, sans compter Jésus-Christ pourtant abondamment célébré dans toute une œuvre et sans nul doute invoqué au lit de mort.

Les funérailles de l’amiral portèrent le dernier coup à ce pauvre cerveau. Non ces funérailles escamotées par une peur sans nom, grandioses pourtant, de Paris, mais celles de la ville natale du héros, où un gouvernement de péteux donna à d’inoffensifs sucriers et de pacifiques éleveurs la resucée ridicule de la pompe funèbre de l’homme in-folio. Il n’y assista pas, mais des gravures l’eurent bientôt mis et tenu au courant. Catafalque, exposition nocturne, doubles et triples promenades dans des rues étroites, cela ne lui fît rien. Il avait vu mieux à Paris, moins les sinuosités abracadabrantes d’un cortège organisé par des autorités d’opéra-bouffe.

Non, ce qu’il gobait ici, c’était l’affluence de curés et de chantres. Y en avait-il, juste ciel ! de ces soutanes ? Un essaim de blancs surplis, papillonnant au vent du Nord, des rochets comme s’il en pleuvait, des hermines, des orfrois, des barrettes, des rabats, des croix pectorales, des mitres régulières et séculières à tire-larigot. On ne pouvait pas dire qu’à cet enterrement- il y avait plus de cochons que de