rantes, et gestes enguirlandeurs. L’une d’entre elles — le premier sujet s’élance sur les pointes et la main droite en poire avec l’auriculaire dressé, chipe le papier puis se sauve en trois bonds et rit sans bruit aux éclats après lecture faite, en multipliant, à travers un éblouissement de ronds-de-jambe, le geste de donner à lire à ses compagnons et compagnes et de leur souligner le texte à peu près suivant :
« Enfant abandonné. Parents trop pauvres. Ne sait rien de rien, pas même parler. Prenez pitié du pauvre Gaspard. »
Une pirouette polissonne des filles rassure l’un peu ahuri jouvenceau, sur l’épaule de qui frappent en cadence les garçons, cordiaux, — car il a de beaux yeux, l’innocent, et sa carrure promet un solide luron.
L’innocent sourit, rit, baise les garçons sur la joue, les filles sur la nuque — voyez-vous ça ? — et s’élance, premier sujet mâle, élégant, fort, plein de naïvetés grivoises, en tête à tête avec le premier sujet de l’autre sexe dans un ballet où toute la troupe donne. La toile tombe dans le sous-entendu d’une nuit de brutales amours et d’amitiés orgiaques qui ne peuvent que mal tourner.
II
Ce qu’il convenait de craindre arrive. Gaspard