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mémoires d’un veuf

tions, ces Chansons des Rues et des Bois ! — manque insolent platement de la moindre composition, plus nul souci d’étonner que par des moyens pires qu’enfantins.

Soit. Il y a deux vers dans les Châtiments, Ne frappe pas… Et s’il n’en reste qu’un… Mais que de fatras incorrect si souvent ! Et je ne parle pas du fond qui est l’antipode de la poésie même la satyrique. Voyez donc Juvénal, voyez donc Dante ! Et, plus près, d’Aubigné, Barbier, dont je ne donnerais pas un Iambe, pour tous les Châtiments du monde ! Sans compter que politiquement le factum en question ira, va, a déjà été contre son but. Il vous tente d’être indulgent à l’objet de tant de cris, de haine, de rancune plutôt, d’imprécations, de malédictions, de huées et, il faut le reconnaître, de menaces, — au bonhomme Napoléon III qui dut sortir de son rêve le jour où ce pamphlet lui tomba sous les yeux pour s’ébahir un instant de cet excès d’honneur et de cette indignité, et pour se rendormir à poings fermés.

Oui, la Légende des Siècles contient de nobles contes épiques, dont quelques-uns, le petit roi de Galice, Eviradnus, peuvent soutenir la comparaison avec tel ou tel poème Arthurien de Tennyson. Mais quelle philosophie, quelle théologie, quelles vues sur l’horizon social, quelle pauvreté dans quelle dysenterie sexquipédalienne !