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mémoires d’un veuf

en est devenu riche, de plus en plus lucrativement célèbre. Niez donc, après cela, le pouvoir de la poésie, en cette France actuelle !

Étudions sur pièces ce pouvoir très réel.

D’abord un rappel historique, car tout ce qui touche à quelque phénomène mental que ce soit d’un pays donné, même sur un témoignage aussi infinitésimal que le mien, appartient à l’histoire de ce pays.

M. Catulle Mendès, avec qui M, L.-X. de Ricard avait eu des rapports de bon voisinage, fut invité par celui-ci aux réunions dont il a été parlé plus haut. M. Catulle Mendès, qui de son côté était possédé d’un très honorable esprit de propagande littéraire et avait déjà vu « mourir sous lui » une Revue Fantaisiste très bien faite, auteur d’un livre de vers exquis, Philoméla, et d’articles qui révélaient un talent merveilleux de prosateur, ne tarda pas à sympathiser avec l’Art et quelques-uns de ses rédacteurs. De cette amitié loyale et désintéressée, sortit la pensée du Parnasse, à la confection duquel M. Mendès assura le précieux concours de ses illustres maîtres et amis, MM. Théodore de Banville et Leconte de Lisle, à qui ne tardèrent guère à se joindre, invités et commensaux du général, marquis de Ricard, et de la très aimable marquise, un état-major généreux, MM. Léon Dierx, le plus suggestif peut-être des poètes de la nouvelle pléiade, José--