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mes hôpitaux

touches tricolores comme les guirlandes. Vingt jours là passés.

L’asile napoléonien encore un coup. En août. Un août pluvieux. L’an dernier, c’était par un beau mois de printemps : il y avait des rosés de toutes nuances au long de balustrades envahies en ce temps par les fleurs, aujourd’hui vertes et noires de feuilles et de branches. Les arbres des quinconces et du bois jaunissent par nombreuses places et le vent emporte déjà les feuilles. Le vent aussi pleure dans les corridors à certains jours et les courants d’air, toujours mauvais, commencent à devenir « dangereux », ainsi que me le fait observer un Parisien, pulmonique, envoyé ici par erreur, indubitablement.

Fraîches et plus les fins de nuit, et l’on se met à inaugurer le système d’hiver qui consiste à plier en deux sur la longueur l’assez mince « couverture » qu’on s’était contenté de déployer jusqu’à ce temps exceptionnellement rigoureux.

La nourriture qui, comparée à celle, d’ailleurs suffisante et saine, quoique monotone, des hôpitaux proprement dits, était réellement si bonne, si variée, contracte maintenant un goût à la fois de trop peu (dans le sens strict du mot) et de par trop. D’aucuns parmi les convalescents attribuent ce changement pour un mal au départ imminent des Sœurs. Leur remplacement rétablira-t-il le bon ordre d’aupara-