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les poètes maudits

(l’autre Michelet, nul plus que nous ne l’adore), oui, quel avis émettre sur ce morceau colossal, sinon que nous en aimons la profonde ordonnance et tous les vers sans exception ? Il y en a d’ainsi :


Adonaô ! Dans les terminaisons latines
Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils
Et tachés du sang pur des célestes poitrines,
De grands linges neigeux tombent sur les soleils !


Paris se repeuple, écrit au lendemain de la "Semaine sanglante", fourmille de beautés.


..................................
Cachez les palais morts dans des niches de planches ;
L’ancien jour effaré rafraîchit vos regards ;
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches !

........................................
Quand tes pieds ont dansé si fort dans les colères,
Paris ! quand tu reçus tant de coups de couteau,
Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires
Un peu de la bonté du fauve renouveau.
.......................................


Dans cet ordre d’idées, Les Veilleurs, poème qui n’est plus, hélas ! en notre possession, et que notre mémoire ne saurait reconstituer, nous ont laissé l’impression la plus forte que jamais vers nous aient causée. C’est d’une vibration, d’une largeur, d’une