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les poètes maudits


Une seule pièce, d’ailleurs sinon reniée ou désavouée par lui, a été insérée à son insu, et ce fut bien fait, dans la seconde année de la Renaissance, vers 1873. Cela s’appelait les Corbeaux. Les curieux pourront se régaler de cette chose patriotique, mais patriotique bien, et que nous goûtons fort quant à nous, mais ce n’est pas encore ça. Nous sommes fier d’offrir le premier à nos contemporains intelligents bonne part de ce riche gâteau, du Rimbaud !

Eussions-nous consulté Rimbaud (dont nous ignorons l’adresse, aussi bien vague imensément) il nous aurait, c’est probable, déconseillé d’entreprendre ce travail pour ce qui le concerne.

Ainsi, maudit par lui-même, ce Poète Maudit ! Mais l’amitié, la dévotion littéraires que nous lui porterons toujours nous ont dicté ces lignes, nous ont fait indiscret. Tant pis pour lui ! Tant mieux, n’est-ce pas ? pour vous. Tout ne sera pas perdu du trésor oublié par ce plus qu’insouciant possesseur, et si c’est un crime que nous commettons, felix cupa, alors !

Après quelque séjour à Paris, puis diverses pérégrinations plus ou moins effrayantes, Rimbaud vira de bord et travailla (lui!) dans le naïf, le très et le trop simple, n’usant que d’assonances, de mots vagues, de phrases enfantines ou populaires. Il accomplit ainsi des prodiges de ténuité, de flou