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mes prisons

et des gardiens je sortis de cette « boîte » presque capitonnée, pour l’enfin gare de Mons ! — entre, maman et moi, deux gendarmes avec des bonnets à poil sur des têtes imberbes.

Et nous voilà partis pour la France où, comme de coutume, et de juste ! la gendarmerie avec le chapeau en bataille qu’on sait, nous recueillit des mains de la jeune maréchaussée, barbue Κατα κεφαλην, dont question ci-dessus.

Notre nationale armée de l’ordre nous reçut (je dis et répète nous, parce que nous étions quelques français libérés, assassins, voleurs, et moi, expulsés) sans grande cordialité. Même, quant à ce qui me concerne, après, moi, avoir décliné (pourquoi pas conjugué ?) mes nom, prénoms et qualité, j’obtins du brigadier mon compatriote, cet accueil si, n’est-ce pas ? rageant, encourageant, « encore ageant ».

— Et surtout n’y revenez plus.

— Non, mon brigadier…

Douai ! Ma mère qui me fut, jusqu’au bout, si dévouée, si bonne, — si clémente ! m’accompagnait, ainsi que je l’ai dit plus haut. Douai ! Ville sainte ! où Desbordes-Valmore est née à l’ombre de la Notre-Dame de là-bas, dont elle s’est toujours souvenue parmi tant d’ennuis et de préoccupations parisiens — et que d’étages, la pauvre femme ! — Douai et ton carillon tendre et laron.