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les poètes maudits



L’INQUIÉTUDE


Qu’est-ce donc qui me trouble ? Et qu’est-ce qui m’attend ?
Je suis triste à la ville et m’ennuie au village ;
Les plaisirs de mon âge
Ne peuvent me sauver de la longueur du temps
Autrefois l’amitié, les charmes de l’étude
Remplissaient sans effort mes paisibles loisirs.
Oh ! quel est donc l’objet de mes vagues désirss ?
Je l’ignore et le cherche avec inquiétude.
Si, pour moi, le bonheur n’était pas la gaîté,
Je ne le trouve plus dans la mélancolie ;
Mais si je crains les pleurs autant que la folie,
Où trouver la félicité ?

. . . . . . . . . . . . . . . .


Elle s’adresse ensuite à sa « Raison », l’adjurant et l’abjurant ensemble, si gentiment ! Du reste nous admirons pour notre part ce monologue à la Corneille qui serait plus tendre que du Racine mais digne et fier comme le style des deux grands poètes avec un tout autre tour.

Entre mille gentillesses un peu mièvres, jamais fades et toujours étonnantes, nous vous prions d’admettre dans cette rapide promenade quelques vers isolés exprès pour vous tenter vers l’ensemble :


. . . . . . . . . . . . . . . .

Cache-moi ton regard plein d’âme et de tristesse.

. . . . . . . . . . . . . . . .