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les poètes maudits
LES DEUX AMOURS
C’était l’amour plus folâtre que tendre ;
D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
Il fut léger comme un riant mensonge.
C’est dans tes yeux que je vis l’autre amour.
Cet entier oubli de soi-même,
Ce besoin d’aimer pour aimer
Et que le mot aimer semble à peine exprimer
Ton cœur seul le renferme et le mien le devine.
Je sens à tes transports, à ma fidélité,
Qu’il veut dire à la fois bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine.
LES DEUX AMITIÉS
Il est deux amitiés comme il est deux amours ;
L’une ressemble à l’imprudence :
C’est un enfant qui rit toujours.
Et tout le charme décrit divinement d’une amitié de petites filles,
Se donne avec lenteur, choisit avec mystère.