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Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, IV.djvu/64

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les poètes maudits



LES DEUX AMOURS


C’était l’amour plus folâtre que tendre ;
D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
Il fut léger comme un riant mensonge.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Il offrit le plaisir sans parler de bonheur.

. . . . . . . . . . . . . . . .

C’est dans tes yeux que je vis l’autre amour.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Cet entier oubli de soi-même,

Ce besoin d’aimer pour aimer
Et que le mot aimer semble à peine exprimer
Ton cœur seul le renferme et le mien le devine.
Je sens à tes transports, à ma fidélité,
Qu’il veut dire à la fois bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine.


LES DEUX AMITIÉS


Il est deux amitiés comme il est deux amours ;
L’une ressemble à l’imprudence :
C’est un enfant qui rit toujours.


Et tout le charme décrit divinement d’une amitié de petites filles,


. . . . . . . . . . . . . . . .

Puis… L’autre amitié plus grave, plus austère,

Se donne avec lenteur, choisit avec mystère.