Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/136

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VII

De quoi ! Eh, bons dieux, de quoi donc en effet, sinon du jeûne rompu, de ce salutaire ennui sottement plus encore peut-être que coupablement jeté à tous les vents de la ribote et de la vadrouille ! Et le tout, pour en arriver à quoi ? Même plus à l’entraînement d’autrefois — il y avait déjà un autrefois dans mon cas présent, — même plus à l’envie de recommencer que tout ivrogne ou tout coureur a dans le fond, mais bien la pituite démoralisée, mais bien le dégoût sans retour ad vomitum !

Alors, sans transition, sans trop se douter de ce qu’il allait faire, j’écrivis à Sivry une lettre sans nul doute peu dans les règles, peu conforme à ce protocole d’ordre privé qu’impose la civilisation dont nous jouissons, lui demandant, tout bêtement… la main de sa sœur.

La lettre écrite, je m’habillai en hâte et courus d’un trait à la poste. Trop tôt. Le bureau n’était pas ouvert. Je m’avisai que j’avais des timbres dans mon porte-monnaie, et ce fut d’une main fébrile,