Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
confessions

d’une boîte à ressort, qu’on sait…, et qu’on n’a jamais vu.

Ma fiancée descendit enfin toute rosée sous un long voile blanc. Elle ne portait plus aucune trace de sa récente convalescence et était redevenue, peut-être un peu plus forte, la mignonne de naguère. Elle me salua d’un regard où se lisait l’assurance, la chère assurance de la veille et comme de la résolution au quand même promis ! Sa vaillance me rendit encore plus vaillant et ce fut d’une main de serment que je serrai la sienne, ferme aussi. C’était donc charmant et ce fut d’un pied de conquête, presque, que j’escaladai le plutôt trop haut marche-pied de la seconde voiture où se tenaient trois des témoins dont M. Paul Foucher qui finissait juste à ce moment précis une phrase qui signifiait que j’aurais bien de la chance si l’on nous octroyait le conjungo, vu le décret, exécutoire, de la veille…

La cérémonie, toujours un peu ridicule, du mariage civil, rendue on eût dit plus solennelle par précisément cette inquiétude que nous partagions tous plus ou moins, commença par des lectures suivies de signatures sans fin. Après quoi le maire de l’arrondissement qui s’était dérangé en personne, mon beau-père étant quelque chose dans les « légumes » de l’arrondissement conseiller cantonal, si je ne me trompe, procéda d’une voix bredouillante à renonciation des articles du Code appropriés à la