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quinze jours en hollande

au vol, c’est le cas de le dire ou jamais (mais surtout je savoure le bon et chaud éclairage si différent du jour blafard de la plupart de nos musées), je puis, quoique « à la galope » me rendre quelque compte de la « perfection » sublime — je crois que c’est la vraie caractéristique du vieil art néerlandais, d’admirables van Dyck (presque un espagnolisant, hein ?), Holbein, d’un merveilleux paysage du grand peintre Vermeer ; aussi le célèbre « Taureau » de Potter que Napoléon avait emmené à Paris, mais qui est revenu après 1815 ici, escorté ; des Ruysdael, des Tersburg, la célèbre Leçon d’anatomie, l’Officier et le Siméon du grand Hollandais, de qui je parlerai si vous voulez, longuement quand il s’agira d’Amsterdam[1]. À mon tour, après un dernier et formel avertissement du superbe gardien, je fais l’exact et parle de la nécessité de préparer un peu ma seconde conférence. Après un tour en ville, — un peu beaucoup fatigué, moi : ô ces musées, même doux et insinuant comme celui-ci !

Nous repartons pour le tram.

Que les arbres sont tristement splendides le long du canal !

On dirait maintenant que le soleil dore un enterrement.

  1. J’ai manqué de parole comme on s’en rendra compte, mais que dire encore de Rembrandt, sinon ce que Voltaire disait d’Athalie : « beau, admirable, sublime. »