Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
426
les hommes d’aujourd'hui

vers, cette fois encore plus artistiques que poétiques à proprement parler, mais d’un émail, d’une camée, d’une pâte, et d’un grain, et d’une critique et d’une érudition irréprochables sans aucune lourdeur et avec juste tout le pédantisme sinon désirable du moins plausible tout de même, — et même du plein air, dans la meilleure acception moderne et moderniste du mot, circule et s’égaie parmi tous ces classiques et romantiques décors de rues, de places, d’églises, de palais et de musées, balustres, colonnades, loges et tout !

Pendant ce temps-là, Valade, qu’ « occupait », conformément au vœu moyen des familles de poètes (les familles de poètes !) un bon-emp-ploi-dans-le-gou-ver-ne-ment, c’est-à-dire qu’à l’instar de Mérat et de moi, il se distinguait plus que modérément dans sa place de commis-rédacteur à cette pépinière d’écrivains en tout genre, la Préfecture de la Seine d’alors, — Valade pendant ce temps-là composait, littéralement À mi-côte qu’il faut tenir comme une forte, une robuste d’entre les exquises parmi les tentatives poétiques de cette déjà longue époque littéraire qui date d’un peu avant l’apparition du premier Parnasse contemporain. C’est très vivant, très volontaire, frappant et pénétrant au possible, ce livre charmant, — et charmant sans plus, qu’il paraît dès l’abord. Une philosophie que pour ma part je n’aime pas, celle d’Épicure et de Lucrèce y