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confessions

de notions quelconquement classiques. Tous étaient ce que je puis maintenant dire en tout calme acquis cher, avec un tout petit nom tout de même, de braves gens plus convaincus que nos normaliens d’aujourd’hui, gent un peu factice ! instruits, certes, autant, — et moins familiers, ce qui valait mieux, envers les jeunes esprits confiés à leurs soins, que les échappés modernes de la rue d’Ulm. Mais, ça ne fait rien, quels types, même à distance, et à quelque distance, que les trois quarts de ces excellentes gens !

Je veux abréger la liste et ne contrister personne des rares survivants qui peuvent en faire partie. Mais, nonobstant, mais, néanmoins, mais, en dépit de tout, et quelque considérations qui puissent m’arréter, laissez-moi, voulez-vous, sourire, un peu, à l’idée, au fond affectueusement évoquée, de ces maîtres de notre jeunesse, produits bizarres d’un tas de révolutions politiques n’aboutissant chaque fois, pour le dire sérieusement, en tout patriotisme, qu’à de l’amoindrissement général, malheureusement !

En sixième, M. M…, où j’étais (je dis où, comme d’un lieu !) camarade de banc avec un Hayem, ce brave M. M… qui passait, entre deux dictées et quatre ou huit ou dix corrections de copies, sa langue sur de la colle à bouche en vue de futurs devoirs à « donner » ; en cinquième, M. P…, fortes