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voyage en france par un français

hélas ! aussi éloquentes et brillantes qu’hypocrites et perfides, par l’organe d’un écrivain de génie contre l’intelligente indulgence et la mansuétude toute évangélique des casuistes jésuites, et d’où, chez une nation avant tout généreuse et facile à piper avec de beaux mots, la popularité de ces doctrines féroces qui supprimaient toute douceur et toute largeur dans l’examen des cas de conscience, au nom d’une morale impraticable, désolante, mais parlant bien haut d’elle et d’elle seule comme de la seule morale chrétienne et de la perfection vraie. Vingt fois depuis, des réfutations probantes par écrit et surtout en action éclatèrent qui ne laissèrent pas subsister un vestige de la détestable erreur, le Saint-Siège foudroya la tortueuse hérésie dans les termes les plus clairs. Rien n’y fit. Le coup aux Jésuites et au catholicisme orthodoxe était porté et devait retentir jusqu’à nos jours. Désormais, sans guide sûr, la foi des faibles, c’est-à-dire de la multitude, s’effarouchait et tombait du scrupule à l’indifférence et de celle-ci dans tous les torts qui nous affligent.