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CHAPITRE III

du suffrage universel et du concordat de 1801


Il allait de soi que l’abaissement social procuré par les événements de la fin du XVIIIe siècle dût trouver son terme en un système qui est le dernier mot de la dégradation individuelle.

L’an de sottise 1818 vit éclore cette chose la plus insensée de toutes les insanités de l’époque. Un tribun retentissant, sans l’ombre de politique dans la tête, se fit l’homme du Suffrage Universel et le gouvernement de l’émeute donna tête baissée dans l’enthousiasme naïf que souleva la proposition, jugée populaire par ces bourgeois détraqués. Un reste de bon sens, non encore évaporé, fit voter les masses, désormais « actives », pour une assemblée absolument hostile à l’expérience, et l’année suivante voyait le suffrage censitaire — d’ailleurs détestable lui aussi,