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IV


Te rappelleras-tu mes colères injustes ?
Non, mais plutôt l’élan vers tes vertus augustes
De toute ma pensée à l’entier dévouement
Qui n’avait de bonheur qu’en l’agenouillement
Devant ta volonté pour moi douce et terrible
Et toujours pour un bien, à la passer au crible,
De l’accomplissement joyeux d’un ordre dur,
Et toujours pour un bien et d’après un plan sûr,
Émané de ton âme et sorti de ta bouche.
M’auras-tu pardonné mon front parfois farouche
Et ma face effarée et mon geste perdu,
Pensant combien frappé, de quels malheurs battu,
Abreuvé de quel fiel, par une providence
Pleine d’oubli clément et d’exquise prudence,
Je tombais dans les bras divins qui m’ont sauvé ?
Mais plutôt tu ressentiras ton cœur couvé
Par le mien et tu reverras plutôt ma vie
Dépendant de la tienne avec point d’autre envie
Que ne pas te déplaire ou te désobéir
En quoi que ce pût être, et ne jamais faillir