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SOUVENIRS SUR THÉODORE
DE BANVILLE


J’ai beaucoup connu le si regretté Maître et je pense qu’il est encore temps de lui apporter mon hommage comme filial sous la forme de ces quelques notes anecdotiques. Tout d’abord, ma première connaissance avec Théodore de Banville s’opéra par la lecture, chez un libraire du quai Malaquais, des Cariatides et des Stalactites, lesquels livres de sa jeunesse (1842) frappèrent littéralement d’admiration et de sympathie mes seize ans déjà littéraires. Certes, Banville a fait mieux et infiniment mieux que ces œuvres de son adolescence poétique (il débuta à dix-neuf ans), mais il y a dans ces Juvenilia une telle ardeur, une telle fougue, une telle abondance, une telle richesse en quelque sorte, que je ne crains pas d’affirmer qu’ils exercèrent sur moi une influence dé-