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souvenirs

sans quelque accointance avec le Seigneur des Ténèbres, — fiat Nox ! — de son nom fin de siècle, le Très Bas. — Et ceci, non pour ressasser l’à la fin insipide plaisanterie consistant à dire de ceux-là, vulgaire troupeau, vil bétail, sotte engeance ! de qui le porte-monnaie, velouté de par trop denses toiles d’araignées, n’a pas assez l’horreur du vide, qu’ils voient le Diable.

Non, mes relations avec le mignon du célèbre et irrévérend chanoine Docre partent de plus bas encore, s’il m’est permis d’oser ainsi étaler mes plaies morales. — mais ne traversons-nous pas une époque de liberté… relative, — heureusement !

Je ne veux point non plus parler de mes sept péchés capitaux, ni de la tourbe des vénielles peccadilles de votre indigne serviteur — et nul, je crois, de mes contemporains des deux sexes ne serait, dans l’occurrence, autorisé à jeter le premier caillou dans mon jardinet de coulpe et d’erreur.

Non, encore une fois, et voici, surtout, et entre autres milliers de cas, la cause et l’effet de mon satanisme à moi :

N’avez-vous pas remarqué, complices lecteurs — et lectrices, combien l’ennui est tentateur, d’autant plus tentateur qu’il se manifeste multiforme : ennui de croupir dans l’obscurité