Je ne veux pas médire de ce Paris-là qu’on a positivement trop critiqué. Il est clair, assez gai dans sa monotonie voulue, et a, bien que banal et pauvre, sauf la seule rue de la Paix[1], suffisamment grand air pour la capitale d’une démocratie mesquine. Mais il me semblerait injuste de faire grâce aux imitations provinciales de ces splendeurs à deux sous, déshonneur de nos grandes villes où d’incompétentes édilités ont ruiné toute poésie au profit de quelles finances particulières ou commanditées ! Notre chère ville a du moins jusqu’ici, malgré l’ineptie de ses municipaux d’aujourd’hui, évité ces absurdes « embellissements », et ses rues se courbent ou s’allongent selon les besoins de la circulation et de l’aération normales entre deux rangées de constructions souvent anciennes, et combien jolies ! toujours harmonieuses et de bonne allure.
Mais nous voici arrivés en face de l’entrée de l’abbaye. Hélas ! c’est l’ex-abbaye qu’il me faut dire, un des premiers exploits da la Révolution, en Artois, ayant été de dépouiller les Bénédictins de Saint-Vaast de leurs biens meubles et immeubles.
- ↑ Je ne puis comprendre dans le Paris actuel les quelques avenues d’hôtels avoisinant l’Arc de Triomphe. C’est tous étrangers qui ont voulu reproduire les environs d’Hyde Park, sans y réussir.