cifique. On congédia le grand Éducateur, qui s’en retourna dans son chez soi, en claudicant non sans proférer de ricanantes menaces.
On pourvut sans retard à son absence, qui ? l’État, et son remplaçant sembla dès l’abord réunir tous les suffrages. Jeune, beau, imberbe, avec des cheveux d’or, un « ange de lumière », disait l’opinion publique qui n’en dit jamais d’autre ! Toujours est-il qu’au bout de peu de temps il y avait en effet un changement pour le mal, ô dans un tout autre genre !
Cette fois-ci, les enfants, — ceux déjà bien moins nombreux de la génération élevée par l’affreux vieillard — ne s’occupèrent plus à l’école que d’art d’agrément : les filles ne faisaient que du crochet, que des gammes ; les garçons savaient, mieux que nature et rien que cela, la littérature du temps qui était à la fois fade et pornographique et quelque dessin calligraphique dont les ronds et les déliés affectaient des rondeurs polissonnes.
La mortalité continuait toujours. La dépopulation encore plus. L’opposition, muette et inoffensive, durant environ toute la prime jeunesse de cette génération tiède, indifférente à tout et au fond méchamment sceptique, se réveilla. L’État mit à la porte le suave second sauveur. Celui-ci s’en alla joliment comme il était venu,