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souvenirs

malade et faire, assis sur le trottoir, assez sans gêne d’ailleurs, un grand signe de croix on jour qu’un mort passait.

Toi aussi, sois béni, somme toute !


III


Là-bas, on dit qu’il est de longs combats sanglants… ô n’y pouvoir mourir un peu !
P. V.



Et puis, ah ! ce jour où à propos de rien qu’une allusion entre grandes personnes, tes parents et moi, à l’éventualité d’une guerre contre l’Allemagne, tu te renversas sur ta chaise, tendu, comme bandé comme un arc, t’écriant de la voix qui commence à muer et cette fois virile bel et bien, que ton malheur était de n’avoir pas encore l’âge de t’engager pour aller en tuer de ces Boches, de ces têtes de pioches, de ces têtes carrées, de ces têtes de cochons ! Tu te foutais pas mal de mourir pourvu que tu en crevasses, à coups de balles, de baïonnette, de sabre ou de hache, au moins vingt pour ta part, avant ! Et