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Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/360

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histoires

lade me préféra pour le veiller toutes les deux nuits.

Le cas exigeait de nombreuses frictions pour lesquelles les révulsifs les plus violents étaient indispensables, et la table de nuit, non moins que les consoles, se trouvait encombrée tant de lotions que de potions, dans un grand désordre, il le faut bien reconnaître.

Négligence fatale, ou plutôt non ! car il appert que, toutes choses autrement ordonnées, le résultat eût été le même.

— Au résultat alors, sans plus de précautions oratoires !

— Monsieur Fritz est, pour la dernière fois, prié de se taire.

Ces paroles toujours comme en chœur, comme celles du même sens rapportées plus haut, se ressentaient maintenant d’une sorte d’intérêt impatient.

Hans continua :

— Je passe sur les pénultièmes jours du major, qui ne furent qu’une immense agonie. La force extraordinaire du moribond le fit passer par toutes les affres possibles ; fièvre, frissons, crampes, délire, délire surtout. Ah ! camarades, quel délire ! Tantôt des cris de commandement, d’enthousiasme militaire, tels des chants fougueux de furie guerrière, de mâle rage bien ger-