Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/89

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À Mme  Marie M***[1]


Vous fûtes bonne et douce en nos tristes tempêtes.
— L’Esprit et la Raison parmi nos fureurs bêtes, —
Et si l’on nous eût crue au temps qu’il le fallait
On se fût épargné que de chagrin plus laid
Encor que douloureux ! Puis, lorsque sonna l’heure
Définitive où d’espérer n’était qu’un leurre
Dorénavant, du moins vous fites pour le mieux
Quant à tel modus vivendi moins odieux
Que cette guerre sourde ou cette paix armée
Qui succéda l’affreux conflit.
Soyez aimée
Et vénérée, ô morte inopportunément !
Qui sait, vous là, précise et sûre au vrai moment,
Votre volonté, toute indulgence et sagesse,
Eût prévalu sans doute et nous eût fait largesse
D’un pardon mutuel obtenu par son soin ;
Tout serait dans la norme, avec Dieu pour témoin.

  1. Pour Madame Marie Mauté, la belle-mère du poète.