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avertissement de l’éditeur

Ainsi permettent-elles, et c’est leur double intérêt, de jeter un regard d’ensemble sur toute sa carrière, sur les transformations de sa pensée, et de voir cette pensée en action, pour ainsi dire, et parfois dans l’instant de la composition, alors qu’elle cherchait encore sa forme définitive. — Et partout cette pensée atteste la primesautière et intense personnalité du poète qui fut si grand avec tant de bonhomie et de passion à la fois, de celui qu’on a tour à tour comparé à La Fontaine et à Villon, parce qu’il est comme eux, et leur égal, de pure race française.

Nous avons joint à ces textes une série de croquis originaux.

Verlaine, bien qu’il ait, comme il le raconte dans ses Confessions, enseigné (en Angleterre) le dessin, ne l’avait pas appris. Mais, d’eux-mêmes, et sans avoir reçu les conseils d’aucun maître, tous les enfants, on le sait, dessinent sans correction, il va de soi, mais d’une manière amusante et expressive. Verlaine, dans ses croquis comme dans ses vers — toutes proportions de mérite et d’intérêt, comme l’on entend bien, gardées — resta jusqu’à la fin cet enfant dont rien ne pouvait altérer la spontanéité, bien que sa pensée atteignît aisément à la profondeur des plus viriles génies.

Il n’était pas inutile de donner ce témoignage