Il se trouve donc que quelques mois après
mon article sur le bohème Murger, j’élucubre
ici un article sur je ne dirai pas le bohème Rimbaud,
le mot serait faux et il vaut même mieux,
mieux même, lui laisser toute son « horreur » en
supprimant l’épithète :
Rimbaud ! et c’est assez !
Non. Rimbaud ne fut pas un « bohème. » Il n’en eut ni les mœurs débraillées, ni la paresse, ni aucun des défauts qu’on attribue généralement à cette caste, bien vague, toutefois, et peu déterminée jusqu’à nos jours.
Ce fut un poète très jeune et très ardent, qui commença
à voyager à travers sa pittoresque contrée natale d’abord, puis parmi les paysages belges si compliqués, et enfin gravita, au milieu des horreurs de la guerre, jusqu’à Paris, laissant derrière ses pieds infatigables la forêt de Villers-Coterets et les campagnes fortifiées, par l’ennemi, de l’Ile-de-France. Lors de ce premier voyage dans la capitale il joua une première fois de malheur, lut arrêté dès en arrivant, fourré à Mazas, au dépôt, et finalement expulsé de Paris, et rejoignit comme qui dirait de bri-