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critique et conférences

ses qualités, et aussi tous ses défauts. De ces défauts, il en est un que M. Barbey d’Aurevilly n’a pas signalé, et pour cause. J’entends ces déplorables passages attendrissants qui ont la prétention d’être réalistes, et ne constituent rien moins qu’une grotesque parodie. (Voir, comme pièces justificatives, le discours du vieux Fabrice, devant le cadavre de la petite Isora. — Ratbert :


« M’avoir assassiné ce petit être-là !
Mais c’est affreux d’avoir à se mettre cela
Dans la tête, que c’est fini, qu’ils l’ont tuée,
Qu’elle est morte…)


M. Barbey d’Aurevilly est un partisan acharné de la vie dans l’art. Or, ce que l’on vient de lire est de la vie dans l’art à la troisième puissance, j’espère ; et si M. Barbey d’Aurevilly ne s’est pas extasié devant, c’est par pure inadvertance, soyez-en convaincus.

Don Quijote voyait Dulcinée partout. L’amour de la vie dans l’art n’a-t-il pas fait voir à M. Barbey d’Aurevilly, dans les Emaux et Camées (titre par parenthèse qu’il trouve mauvais, en proposant celui de Perles fondues), un pas vers l’émotion et la passion du poète de la Comédie de la mort ! Voilà un éloge auquel Gautier ne